Pour reprendre un semblant de contrôle sur ses données, il dispose donc de « l’arme du faible», à savoir brouiller ses traces numériques en générant du bruit. Cette tactique, Nissenbaum et Brunton la définissent comme « la production, l’inclusion, l’ajout ou la communication de données trompeuses dans le but de se soustraire, de susciter la confusion et de diminuer la fiabilité (et la valeur) des agrégateurs de données».
Parmi les outils à disposition des résistants, les chercheurs citent TrackMeNot, une extension du navigateur Firefox qui multiplie les requêtes aléatoires dans Google pour noyer les requêtes bien réelles et empêcher le moteur de recherche d’en savoir trop sur nous. Un autre système, baptisé AdNauseam, clique automatiquement sur toutes les annonces publicitaires rencontrées au fil de la navigation en ligne et archive l’ensemble pour aider l’utilisateur à mieux comprendre ce que les traceurs pensent de lui.
Enfin, des outils tels que Spellfucker, Text Obfuscatoret Bbboingse proposent de saboter notre orthographe (en recourant à la phonétique et à l’homophonie) et de rendre nos propos compréhensibles des seuls humains pour tromper les bots chargés de recueillir nos infos. Le risque, pour l’utilisateur, est de se retrouver justement assimilé à un vulgaire robot par un algorithme dégourdi, et de se faire exclure de la plateforme qui siphonne ses données.
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